Nouveau Mexique - Texas

Vendredi 11 septembre 2015

Las Cruces (NM) - Terlingua (TX) : ~600 km - Parcours J36


C'est parti de bon matin en direction de Big Bend Ranch State Park et Big Bend National Park.

Début sur l'Interstate 10 jusqu'à Van Horn. Puis je croise un aérodrome avec une sorte de zeppelin.



Les massifs montagneux sont en approche.



Arrivé à Presidio, tout près de la frontière avec le Mexique, c'est le début de la route 170 qui longe le Rio Grande jusqu'à Lajitas.

Cette portion se situe dans Big Bend Ranch State Park, situé à l'ouest de Big Bend NP.

C'est parti pour 80 kilomètres de petites montagnes russes le long du Rio Grande. Lovely !







Petite pause café dépaysante





Fin du manège à Lajitas. Quel plaisir ! Magnifique.


Ce soir je campe au Rancho Topanga Campgrounds. Sorte d'immense camping à la sauvage au milieu du désert.

Je suis le seul campeur. Cool je vais pouvoir foutre le bordel.

Le gars qui m'accueille est super sympa, un peu old school, genre Woodstock.


12e épreuve - Run Forrest Run !


Arrivé sur place, je me dis que je ne devrais pas être emmerdé par les voisins. Quel grave erreur de jugement !


Retrait en toute quiétude des gants et du casque, suivi de la veste que je pose sur un tronc d'arbre installé à l'horizontale à environ 80 cm de hauteur, maintenu par deux petits tronc verticaux. A peine la veste posée, un escadron d'engins volants lourdement armés, identifiés à première vue comme faisant partie de la famille des frelons, a effectué une arrivée impromptue dans la zone via un décollage vertical de toute beauté.


Après une courte étude de cette situation de crise, le constat est sans appel : entrée illégale dans leur espace aérien rigoureusement interdit et par mégarde, bombardement de leur quartier général avec ma veste. Je suis cuit. Pas de drapeau blanc sous la main à agiter, pas d'autres choix que de battre en retraite à grandes enjambées. Au bout de seulement quelques pas, leur châtiment impitoyable s’abat sur moi au niveau du cou et de la gorge, sous la forme de 4 éclairs très piquants.


J'essaie de me remettre de mes émotions. La douleur est violente. Heureusement je ne suis pas allergique, tout du moins je l'espère. Les frelons font maintenant des hippodromes au-dessus de leur base aérienne, un des deux troncs d'arbres verticaux. Ils font entre 3 et 4 centimètres et sont en grande partie de couleur noire. Je suspecte qu'un nid se trouve dans le tronc.


Encore trop tôt pour récupérer ma veste, resté sur le tronc d'arbre. Je monte donc ma tente à l'emplacement prévu à une quinzaine de mètres. Je pourrais dormi sans tente juste avec le matelas mais avec la faune alentour : araignée, serpent, scorpion, frelon, je ne prends pas le risque.


J'ai la zone du cou en feu, et la chaleur extérieure n'arrange rien. Tout le matériel de camping est maintenant en place.

Je réfléchis au plan de la mission "Il faut sauver le soldat Rev'It". NDLR : Rev'It est la marque de la veste de moto resté sur le tronc.

Stratégie simple : y aller en douceur, à petit pas, couvert de la tête au pied. Bottes et pantalons de moto, veste de rando, gros tour de cou, casque et gants de moto. Au péril de ma vie, je me lance. Par la grâce de Toutatis, les engins volants n'ont pas jugé utile d'engager le combat à nouveau.


Terlingua, the Ghost Town


Cet acte de bravoure mérite bien une "Silver Star" et un repos d'une heure.

La gueule toujours en feu, ce n'est pas la grande forme. Et maintenant mon ventre crie famine.

Je grimpe alors sur Jolly Jumper et file à Terlingua The Ghost Town, un ancien village minier au milieu du désert, à quelques kilomètres.


Sur place, pas grand monde, mais pas désert pour autant. Je suis accueilli très gentiment dans le saloon Starlight Theatre. Je me retrouve dans une partie du théâtre où se trouve un restaurant et une petite scène de spectacle. Il y a un concert de country ce soir. Cool. Je demande au tavernier une bière et un petit paquet de glace pour mon cou.

Je profite du concert super sympa accompagné d'une nouvelle bière, d'un bon burger, pour finir par une petite Tequila.


Dehors, c'est la nuit, la température extérieure est descendue un peu, mais pas au niveau de mon cou.

C'est encore douloureux et ça lance toujours.


Le ciel étoilé est magnifique. Pas de pollution lumineuse ici. Je reste béa devant cette beauté cosmique.

De retour sans encombre auprès de ma tente, je retire le toit pour profiter de ce cadeau du ciel.

Il ne va pas pleuvoir cette nuit. Les engins volants semblent calmes.