Washington - Oregon

Mardi 1 septembre 2015

Seattle (WA) - Rockaway Beach (OR) : ~750 km - Parcours J26

Ce matin, mes yeux s'ouvrent naturellement, pas d'interruption subite de mon sommeil par l'alarme du téléphone.

Je savoure ce petit moment de quiétude, avant l'instant où il va falloir me lever, prendre une douche, le petit-déj’ et partir gaiement prendre le ferry réservé la veille au soir. Celui qui rejoint Bremerton depuis Seattle, et qui largue les amarres à 8h30 tapantes. Cela doit m'amener dans la superbe péninsule Olympique, dont le nom provient du Mont Olympe, point culminant du coin.

Toujours dans mon lit, je m'étire tranquillement.

C'est alors que je constate avec un certain effroi qu'il fait sacrément jour, alors qu'il n'est même pas encore 7h00, heure à laquelle j'ai réglé l'alarme. Je sens alors comme un grain de sable dans le bon déroulement de la journée.

Je me jette sur le téléphone et constate que je suis grave à la bourre. Comme un gros naze, j'ai oublié d'activer l'alarme sur le téléphone. Il est juste 8h00. Petite montée d'adrénaline. Tu peux le faire Jérômix, Yes you can ! Just do it !

Je saute dans mon slip puis le pantalon de moto. J'enfile un T-shirt, s'en suivent les chaussettes, les bottes, la veste.

Cela réveille mes colocs de chambrée. Je range vite fait le duffelbag puis le mets sur le dos. Le casque dans la main gauche, j'essaie de configurer Google Maps pour être guidé jusqu'au quai. Je manque de me gaufrer dans les escaliers mais non ce sera pas pour cette fois.

Je galope jusqu'à la moto dans la rue. Toujours là, fidèle au poste. J'installe le sac en un temps record. Synchro du casque avec le téléphone : OK. Enfilage du casque suivi des gants. Contact, c'est parti. Yallah !

Ce matin, je décrète que les remontées de files sont autorisées à Seattle. Après une conduite façon scooter en Italie, j'arrive un peu avant 8h30. L'embarquement est en cours, je remonte la file d'attente de la 3e et dernière file, les deux premières étant déjà dans le bateau. Au final, on me place à l'avant du bateau par la partie gauche du bateau pas encore chargé. Bon, ça l'a fait et y avait même de la marge.

La météo du jour est semblable aux précédents, c'est la grisaille. Durant ces quelques jours à Seattle, pas sûr d'avoir vu le soleil une fois. Pas étonnant que les gens ici soient un peu palots.

Bremerton est en vue !

Parc National Olympique

Aujourd'hui, ce sera au tour du Olympic NP. Ce parc est réputé pour ses forêts humides, ses massifs montagneux, ses rivières et ses côtes. Voir la carte ci-dessous.

A 12h, je me trouve à Port Angeles, au nord de la péninsule. Mon ventre crie famine et me force à faire une halte pour me nourrir moi et mon fidèle destrier japonais. Je tombe sur le journal de Seattle, qui relate la tempête de samedi.

Je prends la direction de Hurricane Ridge. J'en profite pour faire une petite rando pédestre proche du Visitor Center.

L'heure tourne. Je redescends pour rejoindre la côte ouest. En chemin, je longe le superbe Lac Crescent.

Rialto Beach

Je finis par arriver aux abord de Rialto Beach. Malheureusement, avec la tempête de samedi, l'accès à la plage est fermé.

J'hésite 30 secondes et je décide d'y aller quand même. J'ai pas traversé la moitié des US pour m'arrêter à 2 mètres du bol de sangria.

Il y a quelques grosses branches d'arbres en travers de la route par moment, mais en moto ça passe sans problème. Il y a des engins pour déblayer mais personne dedans.

Arrivé à proximité, c'est le choc. Le site est impressionnant et dépaysant, surtout avec ces conditions climatiques. Je me sens seul au bout du monde, plutôt hostile. Cela restera un des moments préférés du voyage.

La quantité et la taille des arbres flottés sont saisissantes. Le bruit des vagues accentue la rudesse des lieux.

En arrivant sur la zone, j'ai voulu me rapprocher au maximum des troncs pour faire des photos.

Mal m'en a pris. J'ai failli me viander dans les galets. J'ai un peu galéré à me sortir de là et à la remettre dans un endroit plus stable.

Sur le chemin du retour, une voiture de flic m'attend au niveau des barrières. Ça sent l'amende.

Il m'arrête et m'engueule. J'en profite pour la fermer.

Avec l'allure de la moto (plaque, valises et stickers), la discussion bascule sur mon voyage.

Il me conseille quelques sites comme Ruby Beach, Crater Lake qui sont au programme...

Il me laisse partir sans warning. Juste les recommandations d'usage : Ride safe, take care !

Ça va, cool le gars ! Il en faudrait plus des comme ça au Texas.

Ruby Beach

Impossible de passer à Rialto sans voir sa petite sœur Ruby. L'accès se fait par un petit sentier serpentant dans la forêt.

Cette plage est moins sauvage, comme en témoigne les nombreux cairns.

Mais belle beauté ! A l'aurore ou au crépuscule, ça doit être renversant. Et ces rochers creusés par le ressac...

Je poursuis ma route vers le sud. Vers 19h, pause popotte pour diner du côté d'Hoquiam.

Il me reste une cinquantaine de kilomètres pour arriver à destination, d'après ce que dit mon itinéraire papier fait un peu à l'arrache la veille. Je vérifie avec Google Maps quand même. Et là, surprise, Google me dit 210 bornes. Et merde...

La traversée du Willapa National Wildlife Refuge et de l'énorme pont d'Astoria de nuit a clôturé une magnifique journée.

Arrivée au camping à 23h00. 23h30 au dodo.