Mardi 24 août 2021


Réveil vers 7h sous un beau soleil. Faut pas changer les bonnes habitudes.

Petit déj à 8h en bord de lac, tranquille. Je suis mieux là qu'au boulot. :-)

Je plie les gaules en prenant mon temps et discute avec mes voisins d'emplacement.

Des couple de norvégiens dont la femme a des origines françaises lointaines mais parlant quand même assez bien le français.


A 9h30 on the road again, l'objectif du jour est connu.

Je pensais attaquer la Norvège par le sud, Kristiansand. Finalement ce fut par l'est.

Je compte mettre à profit cette approche du levant pour rejoindre le Preikestolen en passant par le Lysefjord.

D'après ce que j'ai vu, on peut y prendre un ferry pour admirer le fjord et le fameux pan rocheux depuis le bas, si le temps le permet.

Donc Titine la GS et moi accompagnerons le soleil dans sa course en longeant le plus de fjord possible.


Pause café sur la Route 41 direction Vrådal - Vue sur le Kviteseidvatnet


Petit détour pour admirer le fjord de Bandak


Intersection de la 45 et de la 9 : Vue sur la rivière Otra.


Peu après, je tourne à droite juste au niveau de Nomeland pour prendre une route, qui d'après la carte, ressemble à un haut plateau au milieu d'une myriade de petits lacs alpins.

Ça avait l'air prometteur, et finalement ce fut la première d'une longue série d'ébahissement devant la beauté de la Norvège.

Je découvrirais plus tard que cette route s'appelle : Suleskarvegen


La route débute au pied de la montagne Løefjell, où les maisons ont de la moumoute sur le toit pour ne pas attraper froid.


L'étroit ruban d'enrobé tournicote au milieu de lacs, habités uniquement par les moutons, des cabanes de pêcheurs et quelques touristes sans doute émerveillés comme moi. Je n'y suis jamais allé, mais ça a un petit air d’Écosse, la pluie en moins peut-être.


En moto, c'est la paradis mes amis !


Des paysages splendides à perte de vue, inoubliable. 


Au sommet du col, ou ce qui y ressemble, la route est barrée pour travaux. Tout le monde fait 1/2 tour. Pas cool ça.

Quelques kilomètres avant de redescendre vers Suleskard.

C'est un peu la merde. Je suis sur la réserve depuis un bout. L'ordinateur de bord - l'ODB - m'annonce 40 km d'autonomie.

Le 1/2 tour ça va pas le faire et puis je vais pas craquer à quelques kms du but. 

Je contourne la barrière en passant sur le bas côté et me gare un peu plus loin.

Je patiente 10 minutes lorsqu'une camionnette de chantier arrive. Il me dit que la route sera ouverte vers 16h30.

Il est 14h30. Bonne nouvelle. Plus que 2h à attendre.


Je patiente en informant les gens qui arrivent à la barrière. Ils font tous 1/2 tour.

Un autre gars du chantier arrive 15 minutes après et me dit qu'en moto, ça passe. 

A ce moment-là, un couple de jeunes motards allemands arrivent à la barrière.

Je les informe et leur décale la barrière car ça leur évite de passer dans l'herbe et les cailloux avec leurs roadsters.

Je reviens à ma moto et nous voilà partis à suivre la camionnette.

Juste une petite attente de 5 minutes où une machine est en train de poser les rambardes de sécurité.


Un petit passage dans l'herbe, et c'est reparti pour le même style de paysage qu'auparavant pour finir par la bascule dans la descente en lacets vers Lysebotn.

Une descente vertigineuse, à filer le tournis.

La preuve en images (Source : VisitNorway.com)


J'espère que ce n'est pas trop tard pour le ferry de 15h30. La vue depuis les lacets est sensationnelle.

Je m'arrête finalement sur un des tout derniers pour prendre une photo. Dommage c'était encore mieux de plus haut. Tant pis.


Arrivé sur site vers 15h, je mets au début de la file après la seule moto, un couple de norvégien en Harley.

J'ai pas de ticket, eux si, les voitures dans la file également. 

Je vais à la supérette à côté où j'espère trouver de quoi acheter un ticket.

La jeune femme me dit qu'en moto, c'est bon. Cool.

En attendant j'admire le paysage.


Y'a pire comme aire d'attente.  


Lorsque le ferry se pointe, il est vraiment tout rikiki. Ça m'étonnerait que ça le fasse.

Le gars de la compagnie chargé de faire embarquer me répond "No room" et de prendre le suivant dans 2h30.

Ça fait la traversée entre 18h et 20h30, ensuite il sera tard pour rejoindre le Preikestolen. Ca pue trop l'arrache.

Je me rabats donc sur le camping de Lysebotn. Ce serait con de ne pas profiter d'un tel cadre.


18€ le camping. Je pars installer la tente. Jamais posé de tente dans un endroit aussi beau. 

C'est une bonne chose de ne pas avoir pris de ticket en avance. J'aurais manqué un tel endroit.


Je ne suis pas le seul motard, mon voisin de parking et de tente est un grand gaillard allemand en KTM 1090.

Le ciel se découvre petit à petit. Vers 18h30, je vais me prendre un burger et une bière en terrasse pour profiter de la vue.

Peu après 19h, je pars faire une petite marche pour explorer le coin.


Je décide d'aller voir de l'autre côté de la rive en traversant à un endroit où il y a assez de cailloux pour que je puisse traverser sans me mouiller les godasses.

Enfin c'est ce que je pensais. La transition de la 3e à la 4e pierre a été un échec complet, un naufrage pour mes chaussures et un bain non thermale pour mon pantalon. 

La pierre était glissante, heureusement j'ai pas fini sur le béret mais juste avec de l'eau jusqu'aux genoux. Un bras tentant d'attraper un poisson au fond, l'autre en l'air pour sauver mon appareil photo. Le téléphone resté dans ma veste est lui aussi sauvé.


Quel boulet. Mes chaussures en goretex n'étant pas étanches à une immersion de 50 cm, je rentre tête basse au camping accompagné d'un chpouic chpouic de défaite.

Les godasses n'auront jamais le temps de sécher pour la rando du lendemain. Et je déteste avoir les pieds mouillés pour marcher. Ça m'apprendra. 


Par chance, il y a une bonne brise venant du fjord. Les deux chaussures et leur semelle sont donc au séchage sur le tas de cailloux.

Et moi je repars pieds nus avec le pantalon trempé jusqu'à ma moto pour y récupérer mes bottes.


Je finis de sécher le pantalon sur la terrasse, pieds nus, bonnet sur la tête à écrire le journal de bord, où ma connerie me donne l'occasion de gratter un peu plus de papier que prévu.


Réservation du ferry pour le lendemain à 12h30 et à 22h au dodo.