Petite bande son pas tout à fait adapté à la météo du jour.

Lien Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=pDs4WJkXFBg


------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


Nuit sans problème, réveil naturel, p'ti déj léger.


A 9h30, je suis de retour sur l'E75 direction le sud et le soleil (c'est ce que je croyais).

Paysages similaires à ceux de la veille.

Tranquille et reposant, mais vigilance constante vis-à-vis des cervidés farceurs.


Le but est d'atteindre les Lofoten dans quelques jours, où la météo annonce des jours pas trop pourris.

Et puis même si elle annonçait une météo à se pendre, j'y vais quand même.

Parce qu'on ne sait jamais. Ça me fera passer un petit bout par la Suède.


Déjeuner pris dans un routier à Sodankylä. Rapport qualité / prix correct.


Des routes rectilignes mais rectilignes. Souvenir des US.

La taille des voies est parfois gigantesque ou alors l'état finlandais fait des économies en ne traçant pas de ligne pour ajouter des voies de circulation.

L'énorme bus ne prend même la moitié de sa voie. On pourrait faire atterrir un A400M là-dessus.


J'ose pas ouvrir comme un goret car je flippe la rencontre du 3e type avec un renne.


Un peu plus loin


Route un peu monotone. C'est joli calme mais ennuyant.


Heureusement, bientôt l'arrivée en Suède.

Traversée de la rivière Saaripudas et passage de la frontière sans contrôle à Kaunisjoensuu.

Vive l'espace Schengen.


Bienvenue en Suède, mon oeil !


Remake suédois du film de Danny Boon : "Bienvenue chez les Tchuédois".

50m après le panneau indiquant l'entrée en Suède, le ciel me tombe sur la tête.

Une pluie intense qui n'allait cesser qu'en Norvège, à l'arrivée.


N'ayant pas prévu où j'allais m'arrêter, j'ai décidé de pousser au maximum vers la Norvège pour qu'au moins cette journée ait une utilité. Avec l'équipement, je reste au sec à part au niveau des jonctions du cou et des poignets où c'est un peu humide.


Ce fut l'enfer. Les quelques chemins de terre, ça allait encore mais alors leur saloperies de zones de travaux... j'ai eu des envies meurtrières.


Beaucoup de zones de travaux en mode bouillasse, sous une forte pluie, avec les voitures qui collent quand même, pour être sûr de me rouler dessus au cas où je me vautre.

En cas de chute, je passe sous les roues du mec de derrière en 2-2.


Et encore pire des zones de travaux sans circulation alternée, à rouler sur un tapis de cailloux non tassé de quelques centimètres se mélangeant au fur et à mesure avec la bouillasse.

Et ça durait des kilomètres comme ça. L'impression que ça pouvait au vinaigre n'importe quand.

L'enfer !


J'ai fait plus de de litre d'huile à l'heure que le moulin situé juste à côté de chez moi.

Je laissais le guidon vivre sa vie, oscillant devant mes yeux et la moto faire le boulot.

Don't touch the front brake, man !

Je me contentais de me mettre sur l'arrière de la moto et de garder les gaz ouverts.

Et j'ai prié, prié l'enrobé, pour qu'il revienne.

Et j'ai crié crié, ô j'avais trop la haine.


J'ai repris du courage en repensant très fort à mon expérience flippante de tempête tropicale en moto en Louisianne / Texas. Çà m'a rassuré de me dire qu'au moins ça pourra pas être aussi dangereux que ce jour-là. J'ai chanté des paillardes dans mon casque (merci mes années d'étudiants).

C'est ma manière de rester fort et mobilisé face aux difficultés du destin.


A un moment, le lit de cailloux a gagné en épaisseur.

Laissant beaucoup de distance devant moi, je remarque que le kangoo me précédent a l'air de baigner dans les cailloux.

Là j'ai dit stop et j'ai roulé sur la voie opposée au maximum et sur le bas côté de la voie opposée en mode "plus rien à foutre", je veux pas mourir.

Au pire je tombe dans la bouillasse voire plus bas mais tout seul.

Ça m'a semblé duré des lustres c'te cochonnerie.

Aucune prise en compte que des gars en moto pouvaient prendre cette route.

Et vers la fin du chantier, je vois le gars avec le rouleau pour aplatir les cailloux. Enfoiré.... même si c'est pas de sa faute !

Enf... quand même !



Flash Back d'un Roadtrip Moto en 2016 - Tempête tropicale en LA / TX


Ça m'avait rappelé ma fin du roadtrip East US en 2016, où j'étais allé jusqu'au Québec en moto depuis San Antonio (Texas). Sur la fin du voyage, j'avais prévu de passer les 3-4 derniers jours à la Nouvelle Orléans que j'avais adoré.


Malheureusement, une tempête tropicale en a décidé autrement. Pour la nuit à Bâton Rouge dans un motel, gros épisode orageux. En quelques minutes, 20 cm d'eau dans les rues. Et ce n'était que le début de la tempête qui allait frappé Houston et la Louisiane les prochains jours. Le courroux devait abattre le lendemain et les jours suivants.


Le lendemain la moto n'avait pas encore été emportée par les flots. J'ai donc fait Bâton Rouge à San Antonio en partant le matin très tôt pour éviter le gros de la tempête tropicale.


Je n'avais jamais autant flippé de ma vie aussi longtemps.

L'impression de jouer ma vie constamment.

Tout le monde a eu la même idée, se barrer avant que ce soit la grosse merde.

Tout le monde sur la HighWay à rouler à 80-100 mph sous la pluie direction l'ouest.

Les flics faisaient de même. Comment arrêter le flot alors que tout le monde flippe et roule vite pour fuir ?

On voyait loin au sud le mastodonte qui prenait presque tout l'horizon, remonter vers le nord-est. Ciel sombre comme la muerte.

Grave les chocottes !


Que des grosses caisses - pickup, SUV - et moi seul motard au milieu des embruns de la Highway détrempée. Pas de distance de sécurité. En cas d'accident devant ou de pépin, autant dire que c'est la merde.

J'ai découvert l'aquaplaning en moto deux fois, je pensais même pas ça possible.

Çà dure pas longtemps et faut attendre que ça passe. Trace dans le caleçon.

Je me suis chié dessus pendant les 2-3 heures où la situation a perduré.

Passé Houston, le gros de la tempête était derrière moi.

Le soulagement, merci mon Dieu !

Je suis rentré ensuite au sec à San Antonio.

Houston, et la Louisianne ont bien pris cher avec des inondations.



Retour en Suède


Avant la frontière avec la Norvège, les alentours du lac Torneträsk avaient l'air plutôt jolis d'après les 150m de portée visuelle permise par les conditions météo généreuses.

Çà doit être sympa sous le soleil.


Passage de la frontière au sommet d'un col. Degun.

500 kilomètres en Suède. 500 km sous une pluie généreuse, dont une petite partie dans la bouillasse. Ils savent accueillir dans ce pays.

Descente du col côté Norvègien. Cette fois-ci, je suis attendu par un pauvre agent des frontières sous la pluie. Il y a pire que moi. Papier en règle (passeport, passe covid), c'est le début de Norvège Episode 2.


Arrêt station service pour Titine et me voici à l'approche de Traedal.

Il pleut toujours mais sous forme de bruine maintenant. Beaucoup mieux.

Route détrempée mais ça nettoie un peu la moto.


Tente ou hytter ce soir ? Un hytter pas cher serait bien.

Je passe devant un camping uniquement avec hytters et pour les campings cars.

380 couronnes le hytter. Parfait.


Après 750km dont 550 sous la flotte, ça va faire du bien.

Diner avec une jolie vue sur la côte et pont de Narvik, sous le perron du hytter. Légère bruine. Pas faire long feu ce soir.


Quelle journée de merde !


Les Vesteralen et Lofoten m'attendent désormais, alors tout va bien.