A la sortie de la tente, je suis témoin de la représentation idéale de mon désir.

Est-ce un songe, suis-je encore en train de rêvasser ?


Après moultes pinçages, il semblerait bien que non.

Petit-déjeuner accompagné par l'apparition progressive du soleil.


En route pour Reine...


M'y voici


Je me gare sur le grand parking, à proximité du terrain de foot.

Petite course en centre ville et direction le début de la montée de Reinebringen.


A 10h50, voici les premières d'une longue série de marche pour se rendre au spot, 450m plus haut.


Dans la montée, je double quantité de gens, à la recherche de leur second soufle.

Pour les non-sportifs, c'est un effort loin d'être anodin.


Cette ascension rapide me permet d'être plutôt tranquille au sommet, le groupetto étant derrière. En pleine saison, ça doit la cohue ici. En cette période de l'année, ça va.


Après 30 minutes, me voilà donc au fameux spot de Reinebringen.

Point que 90% des gens ne dépassent pas.


Je me rends compte que c'est pas le sommet final, puisqu'on peut continuer vers les suivants.


Je discute avec un couple de français arrivé quelques minutes plus tard.

C'est leur premier jour dans les Lofoten. Les chanceux.

Un de leur connaissance qui semble bien connaître le coin annonce que la suite est bien plus technique et que la vue est sensiblement la même.


Personne en vue plus haut, alors j'y vais.


Un peu technique et étroit mais ça passe crème.

Enfilade de sommets. Tant que je peux je continue.


Sommet Reinebringen + 1

A droite de la photo, on voit le pic de Reinebringen


Sommet Reinebringen + 2


Sommet Reinebringen + 3


Une partie plus technique pour y accéder, limite de l'escalade mais pas insurmontable.


Petite pause déjeuner solitaire et contemplative.

Menu un peu maigre, une banane, trois cookies, et un peu d'eau.


Un peu galère pour bien caler l'APN mais c'est dans la boite.


45 minutes plus tard, voilà de la compagnie, 2 personnes.

Au fond, on voit le pic de Reinebringen.


Sommet Reinebringen + 4 (pas possible d'aller plus loin) --> Helvete


Grosse descente puis remontée lente et régulière.

Tout seul. Magique. Si j'avais su, j'aurais pris de quoi bivouaquer ici.


Sublime sur 360° d'azimut et 90° d'élévation. Truc de ouf. Seul. Inoubliable.


Ça souffle pas mal et fait pas chaud. Pas question de chopper la crève.


Direction le lac situé bien plus bas. J'y ai aperçu une maison et un sentier à côté lors de la montée.

Début de la descente par un autre chemin sans carte, gps, trace. A l'instinct.

--> Ouverture de domaine ambitieuse.

--> Idée bien pourrie qui va me mettre dans la mouise.


Descente au milieu de la pampa, sans trace. Au fur et à mesure, le sol passe du minéral au végétal. Je me retrouve à marcher sur de la végétation bien fournie.

C'est assez raide pour que je puisse me faire glisser sur les fesses quelque fois.


Je commence à me dire que si faut je remonte ça, je vais en chi$r comme un russe.

 

Presque arrivé au niveau du lac, je ne vois pas de sentier. O cong, c'est la merde.

Sur le côté gauche, la montagne tombe dans le lac. Je vois bien le sentier à proximité de la maison mais pas de débouché vers la côte. Comme si l'accès à la maison se fait par la mer.


Bordel, faut que je remonte tout. Tête levée vers ce qui m'attend, je me dis que ça revient à monter le Géant de Provence depuis Bédoin ou Malaucène. 1h30 à en chier.

Avec une banane, 2 cookies, et 50 cl d'eau... autant dire que c'est mal barré.


La montée est plus difficile que prévue.

L'épaisse végétation qui aidait à la descente complique énormément la progression. L'eau ruisselle sous la végétation, je sens mes chaussures bien au frais.


Après presque une heure de grimpette épuisante au milieu de la végétation, je commence à me dire que je vais peut-être passer la nuit là.

Je me ressaisis et passe en mode guerrier.

J'ingurgite tout ce ce que je peux et repars à l'assaut.


Le bout du tunnel est en vue.

Les cuisses en feu, les mains fatiguées, mais l'esprit libéré.


Après plus d'1h30 de grimpette, escalade, me voilà au sommet Reinebringen + 3.

Bien rincé mais heureux comme un couillon qui vient de s'extirper de sa propre connerie.

Ne reste plus que de la descente. Les cuisses risquent de chauffer encore un peu.


En approche du village de Reine


Dans le village, un vieux Vespa immatriculée en Espagne passe avec au guidon un jeune gaillard de 60 ans au moins. Pas besoin d'avoir l'artillerie lourde du deux roues pour vadrouiller.


Récup bien méritée


Puis soupe au poisson délicieuse pour reprendre des forces


Retour au parking, retrouvaille avec Titine

On peut voir la ligne de crête suivie.

A gauche le spot de Reinebringen et à droite celui d'Helvete.

Ça écrase beaucoup le relief. 300m de dénivelée entre la gauche et la droite (plus haut).


A Hamnøy, la vue est superbe. Petit arrêt photo 


Juste avant d'arriver au camping de Flakstadt, superbe panorama sur la baie de Ramberg


Fin de journée avec le soleil couchant, accompagné d'une petite binouze


A cette saison et avec un temps pareil, c'est le paradis.

Si les binouzes pouvaient couter moins cher ce serait quand même bien.


Rando du jour


V